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Ce lundi 1er avril, Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté et Philippe Lamberts, eurodéputé Ecolo avaient répondu présents à l’invitation de la locale Ecolo de Ittre, pour animer le débat « Entre fin du monde et fin du mois, faut-il choisir ? ». C’est devant une centaine de personnes qu’ils se sont exprimés sur deux sujets d’actualité qui ont tendance à s’entrechoquer dorénavant : la lute pour le climat et celle contre la pauvreté.

C’est à l’Etable d’hôtes que Christine Mahy et Philippe Lamberts ont chacun fait entendre leurs idées et positions quant à cette grande question actuelle : « Fin du monde ou fin du mois ? ». Dans un premier temps Madame Mahy a pris la parole, en voulant rétablir une vérité selon elle, trop souvent oubliée : « il faut rappeler que les gens qui vivent dans la pauvreté vivent aussi dans une simplicité obligatoire. Donc, ils sous-consomment faute de moyens financiers mais ils sont malgré tout considérés comme des consommateurs. Ainsi par exemple, ils vivent la plupart du temps dans des logements vétustes mal isolés et donc très énergivores ». Selon la secrétaire générale de lutte contre la pauvreté, il faudrait améliorer ces conditions de logement et mettre en place un « grand plan logement » qui aiderait ces personnes précaires à vivre dans des conditions décentes et viables.

Christine Mahy a également abordé l’accès à une bonne alimentation, « les personnes en situation précaire ne réfléchissent pas à comment bien manger mais simplement à comment réussir à manger ! ». Un soutien aux producteurs locaux pour avoir des repas de qualité dans les écoles et les homes pourrait être une solution selon Madame Mahy. En effet, proposer aux enfants un repas chaud et sain le midi à l’école permettrait à leur parents d’alléger le budget nourriture familial.

C’est ensuite au tour de Monsieur Lamberts de prendre la parole. En réponse aux constats exposés par Madame Mahy, l’eurodéputé a voulu mettre en évidence le dysfonctionnement du système actuel, « l’exclusion, la pauvreté, le chômage, ce sont les produits du système. Il faut changer son ADN et arrêter de toujours parler de l’impact financier. Il faut le faire passer au second plan, et d’abord analyser les impacts au niveau santé , social et environnemental. » Philippe Lamberts rejoint les dires de Chrstine Mahy concernant un grand plan logement. Selon lui cela peut se faire si l’on revient à un système de solidarité en revoyant la fiscalité actuelle. L’eurodéputé estime qu’il faut quitter le capitalisme mais tout en gardant une logique du marché. « Il faut aller vers un système qui met la stabilité humaine au cœur de l’action. Donc il faut être beaucoup plus redistributif car chacun a droit à une existence digne et ça, ça dépend surtout d’un choix politique… » conclut Philippe Lamberts.

 

La question reste posée « fin du monde ou fin du mois ? Quelle est la priorité ? »

Au bout du débat et du traditionnel jeu des questions-réponses qui suivit, sans doute Christine Mahy et Philippe Lamberts seront-ils d’accord pour affirmer ensemble : « Fin du monde et fin du mois : même combat ! »

Pauline Perniaux